VIdeo – Noémie Daval – reader John Featherstone
Vertical line wafer-cotton-thin Top to bottom, heaven to earth Perfection drawing down to gravity Pure line cuts through messed-up years Soul-tearing conflicts, each side’s tug of war Pulling to displace it, transform it, own it Thread-bare it out of all recognition In order to occupy the centre ground But this plumbline across which the pendulum swings The pivotal point of Every Thing Continues its course Through every nightmare of human emotion The scream, the fury, the nourished resentment Of the woman whose mind has got lost in her life Soiling herself as she hits out at cars The power-crazed, feeding on the hearts of others Children’s voices silenced by a real gun Or made adult too soon, souls sold for cash The homeless washing t-shirts in a Paris drain Pride strutting down the sidewalk in smoked-glass shades The complacent me-dom of righteous indifference Its scrapheaps of privilege Paradise to the scavenger The misplaced hope in fairy tales The disappointment in reality Pinned out on a slab with nails between this point and that Left to be picked at by crows This divine line takes the electric charge Of the death-row chair Full on Racked by the voltage from our killing fields 3 days of nothing Before the line resumes where it left off Regains its purity of form and becomes The heartbeat underpinning the world, for ever
Vidéo – Noémie Daval – lecteur John Featherstone
Verticale, ténue, filament Haut en bas, ciel à terre Perfection rencontre gravité La ligne pure traverse les années ratées Les conflits ravageurs qui fendent l’âme Chacun tirant à la corde pour s’emparer du fil Le transformer, dénaturer, élimer Jusqu’à le rendre méconnaissable Afin d’occuper la place centrale
Et la balance oscille d’un côté, de l’autre De ce fil à plomb Pivot de Toutes Choses Qui suit son cours A travers chaque cauchemar de l’émotion humaine
Le cri, la fureur, l’amertume nourrie, De la femme dont la vie a détruit la raison Qui se souille alors qu’elle tabasse les voitures L’affamé de pouvoir, qui se goinfre de cœurs Les voix d’enfants tues par un vrai fusil Adultes précoces, âmes vendues pour le fric Les sans-abris qui lavent leur linge dans un égout parisien L’orgueil qui se pavane sur les Boulevards derrière ses verres tintés Le moi-roi qui se suffit à lui-même dans son indifférence vertueuse Les ordures du privilège, paradis de l’affamé L’espérance mal placée dans les comptes de fée La déception du réel …
Tendue sur une planche, clous ça et là Abandonnée aux rapaces Cette ligne divine reçoit la charge électrique De la chaise du couloir de la mort de plein fouet Tenaillée par le voltage de nos charniers
Trois jours sans rien … or la ligne reprend Retrouve sa pureté de forme et devient Le battement de cœur qui soutient le monde, à jamais
J’aime les pensées concises et frappantes. Visuel, voix et musique enrichissent le texte.
J’aime ! Pascale